Le gigantisme spéculatif de l’art dit « contemporain », ainsi que sa dérive liée au « marché », génère en réaction des pratiques émergentes ; avec pour nombre d’entre elles un rejet allergique aux circuits de diffusion « classiques », telles que galeries et institutions.
Le concept de micro-nations dans le champ de l’art n’est pas nouveau. Il a notamment fait l’objet d’une exposition dédiée, au Palais de Tokyo en 2007. Mais cette tentative de « récupération » institutionnelle du concept de micro-nation, limitée aux aspects folkloriques et visibles, est passée à coté de tout un pan explorable dans le champ de l’art.
Au-delà des exemples énumérés dans le guide édité par l’Après, on perçoit de nombreuses pistes : de l’autonomisation face aux circuits traditionnels, à la réduction voir abolition de la frontière entre art et non-art, en passant par la fusion d’approches aujourd’hui disjointes..
Ces pistes peuvent être qualifiées de « protéiformes » et « liquides » : « protéiformes » par les passerelles possibles entre nombreuses approches (créatives, utopiques, politiques ou expérimentales) ; « liquides » par l’évolutivité d’une démarche non figée, par sa porosité avec le monde qui l’entoure, par la difficulté à saisir l’objet artistique sous-jacent.
La suite : Micro guide ludique de constitution de Micro-nation