Prends moi !
Litchi Guévara – 2020
Le parti PAF – 2019
" Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? "
Mai 2023 – Festival international de crânes, au Mur du Canal St Martin à Paris (extraits) :
Remerciements 2023 :
A la fédération des Arts Urbains animés par Jean Faucheur et Gilbert Coqalane
Mai 2022 – 1er Festival international de crâne, organisé aux Frigos à Paris (extraits) :
Remerciements 2022 :
Agnès, Gabrielle, Marie, Jean Paul, Patrick, Sam
Collectif NAO
Les Musiciens d’Aux Amis nos morts, vidéo et Musique Hip Hop Électro
L’artiste Rémy Louchart dit DA VIDE
L’artiste Pierre Montjaret, génie méconnu du cinéma, genre Pialat
L’american and international Picture, pour le crâne hurlant
Et bien sur Oscar
« C’est super moche ce truc, on dirait que ça été fait par un gosse ! Et en plus regardes le prix, ça vaut un bras !!!
Et puis t’as vu ce truc rouge par terre, c’est du n’importe quoi. C’est ça leur fameux « Ready made » ?
Mais non idiot, c’est l’extincteur !
Tout ce charabia, on aurait dû aller au ciné ! »
Dans le contexte de l’art contemporain et d’une certaine dérive spéculative, le collectif de l’Après s’est intéressé au sujet de la valeur, en proposant une nouvelle méthode de cotation des œuvres.
Ce travail sur la méthode a débouché sur ce que nous avons qualifié de « chimère numérique » : une méthode en quelque sorte, introduisant une part de hasard, voire d’ésotérisme, dans la fixation d’une « cote ». De notre point de vue, le hasard et l’ésotérisme sont au moins aussi légitimes que peuvent l’être les méthodes de cotations actuelles associées aux dérives spéculatives…
« On se fout vraiment de notre gueule, viens, on s’en va ! »
Le collectif de l’Après propose à tout artiste, créateur ou créatif, d’obtenir une cotation certifiée d’œuvre(s) visuelle(s) ou invisuelle(s), à partir de la nouvelle méthode de cotation des productions (et improductions) artistiques.
La demande est à formuler à l’adresse suivante : contact@apres.group
La Méthode :
Cotations…
« Free Hugs for Freevoli » :
Cotation du M2 artistique de Fred Forest :
« Surface / Support (New Street Art) » est un projet du collectif de l’Après, ayant pour objet le questionnement sur la notion théorique, parfois arbitraire, de la propriété.
Souvent considérée comme naturelle et immuable, cette notion est sans cesse interrogée sous angles divers : juridique, sociologique, politique, voire écologique.
Le collectif de l’Après propose de l’aborder dans une dimension artistique et poétique.
Le projet joue avec l’idée d’infiltration virale. Infiltration au sens propre comme au sens figuré, par génération d’œuvres interdépendantes de l’environnement, œuvres émancipées de l’ objet ou de l’installation.
L’infiltration se propage par projection d’ondes lumineuses qui, lorsqu’elles rencontrent une « surface-support », se scindent en ondes « réfléchies » pour certaines, en ondes « absorbées » pour d’autres. La viralité s’inocule par la multiplication d’œuvres projetées, propageant l’idée d’appropriation inclusive…
Car au fond à qui appartient la « surface-support » augmentée de l’œuvre projetée ? A celui qui croit posséder un droit exclusif, héréditaire, arbitrairement fixé ? A celui qui génère l’œuvre, également source de droit ?
Pour certains, la lutte des classes entre humains et animaux (*) n’a jamais existé. Pour d’autres, cette notion est totalement dépassée.
Au sein du collectif de l’Après, regroupant artistes, créateurs et créatifs de tous horizons, cette question est au cœur d’une réflexion sociétale dépassant largement le milieu artistique.
La Biennale des Animaux Artistes, regroupe des œuvres animales et humaines d’artistes du monde entier, et propose à chacun de s’exprimer sur cette question.
Outre l’exposition d’œuvres animales et humaines, cette première Biennale des Animaux Artistes sera l’occasion de décliner le nouveau système de cotation universel des œuvres artistiques (élaboré par le collectif de l’Après), et de soulever différents sujets tels que la protection du droit d’auteur des animaux artistes, le possible revenu d’existence pour les animaux artistes, la parité animaux / humains dans les comités de sélection d’œuvres d’art etc.
(*) Le collectif garantit que seul les animaux humains sont susceptibles d’être maltraités durant l’exposition.
Acte XIV : Le mouvement Gilet Jaune s’essouffle.
On est en plein débat national, il faut trouver un symbole fort.
Nous en débattons, et dans le regard de Litchi, une lueur surgit.
Son instinct quelque peu animal l’amène à exprimer, à sa façon, ce qui deviendra une évidence pour tous : l’ELYSEE !
Oui, le lieu de concentration actuel de tous les pouvoirs ! de toutes les décisions !
Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?
C’est donc parti pour l’Elysée !
…
En ce jour du 16 février 2019, il serait bien de trouver un endroit ou nous repaitre avant action, idéalement aux couleurs tant redoutées par le pouvoir en place ? Jaune ?
Difficile.
Cette couleur ne semble pas encore suffisamment répandue.
Tant pis, ce sera « Le Bleu » pour ce midi (Pour ceux qui n’auraient pas la couleur, la devanture est bleue !) :
A la limite de fermeture, nous arrivons malgré tout à trouver une modeste place, dans ce café-tabac-presse-restaurant :
La chance est avec nous : un Gilet Jaune de pied en cape. La journée commence bien !
Durant le déjeuner, il nous faut bâtir une stratégie d’approche. Car malgré quelques échos de facilité d’approche ce matin sur le terrain, le contexte peut évoluer. Il faudra de plus nous adapter si besoin.
La suite nous fera dire que nous avons bien fait de ne pas surestimer nos forces !
Las de cette préparation, Litchi se contente d’écouter. Un peu en retrait. Nous le laissons tranquille : n’a-t-il pas déjà insufflé l’idée principale de notre intervention ?
Les idées fusent. Et c’est encore Litchi, après être sorti de sa réserve, qui nous souffle l’idée la plus géniale qui soit : en tant qu’artiste mais surtout citoyen, il trouve que l’expression « il n’y a qu’à traverser la rue pour trouver un emploi » serait un excellent symbole à performer.
Traverser la rue pour rejoindre l’Elysée devrait faire prendre conscience de l’insulte faite à nombre de citoyens en recherche d’emploi !
La discussion a un peu dérivé, sur l’évolution de ce que pourrait devenir le travail dans l’Après, sur la distinction entre travail et emploi, sur le paradoxe de voir concentrer le travail sur un nombre de plus en plus restreint de personnes, sur le fait que les gains de productivités actuels permettraient de mieux répartir le travail, que la course à la productivité ou concurrence généralisée était difficilement compatible avec une planète à ressource finie etc..
Que finalement la période actuelle pouvait être une formidable opportunité, pour les citoyens, de se réapproprier leur destin collectif. Que ce type de discussions et d’orientations, pour l’Après, ne pouvait déboucher sur une accélération des inégalités etc..
.. Et puis il a fallu choisir le dessert !
Et là c’est devenu TRES sérieux !
Enfin, en théorie…
Parce qu’en pratique et vu ce qui restait :
Il a fallu faire des choix (malheureusement limités..)
Bon sinon voila, la stratégie d’approche semble assez claire, avec le plan, les rues adjacentes à l’Elysée. Bref, difficile d’aller plus loin à ce stade :
Bon c’est parti.
Mais c’est ou exactement l’Elysée ?
Parce que pour la plupart d’entre nous, on n’y va pas souvent !
Transports perturbés. Pas terrible ni écolo mais on y va en voiture :
Bon, Litchi s’installe confortablement. Il a retrouvé un peu de bonne mine et esquisse un léger sourire.
Mauvais pressentiment : à l’approche du quartier de l’Elysée, Les Champs sont déjà bouclés..
Ça se confirme à l’approche d’une des rues permettant l’accès au quartier de l’Elysée :
Impossible de passer rue du faubourg St honoré ! Seuls les habitants du quartier peuvent franchir les barricades de CRS !
NE PAS RENONCER !
Après réflexion et concertation, nous mettons au point un stratagème qui se révèlera extrêmement efficace, mais … chut ! Impossible de le révéler, au risque de ne plus pouvoir l’exploiter à l’avenir !
Nous voici galerie Hadjer, à quelque pas de l’Elysée.
Litchi enfile son gilet jaune (nous n’aurions jamais pu passer les barrages sinon !).
Litchi est un peu stressé. Pourtant ce n’est pas la première fois qu’il fait une performance.
Peut-être le contexte de l’Elysée ? Les « ors » du pouvoir, la symbolique écrasante ? Nous lui rappelons ses lectures de Bourdieu, la notion de violence symbolique, les modes de conditionnements, et soumissions..
Litchi se détend un peu.
Il sait que sa performance marquera l’histoire. Il sait que son geste, aussi symbolique soit-il, marquera les consciences ; au moins au sein de la population canine.
Cela lui donne confiance.
Il va même jusqu’à poser face au ministère de l’intérieur
La ballade c’est sympa. Mais là va falloir y aller.
IL VA FALLOIR TRAVERSER LA RUE !
Litchi a souhaité être seul pour cela : il ne souhaite pas être instrumentalisé. Il se considère comme libre de ses actes.
Soit.
Il nous demande d’ôter la laisse qui jusqu’à maintenant l’entravait dans ses mouvements et initiatives
C’est bien.
Il se libère de ses chaines.
Et s’apprête à traverser,
…
Mais la dure réalité parfois nous rattrape.
Une barrière, pour le coup non symbolique, empêche Litchi provisoirement (?) de réaliser ce à quoi il aspirait ; tout en démontrant l’ineptie de la formule injurieuse.
Mais au fond Litchi n’aurait pas forcément accepté un emploi à l’Elysée.
Il pense à Voltaire et sa phrase au combien adaptée au locataire de l’Elysée « Le ridicule est une puissante barrière contre les extravagances de tous les sectaires »
Pendant ce temps, une rumeur se propage :
PANIQUE A L’ELYSEE :
En marge du cortège des Gilet Jaune, un méchant casseur (selon la police) tente de traverser la rue pour trouver un boulot à L’Élysée.
Une voix issue du Palais Présidentiel aurait clamé que la place était déjà prise !
Malgré la rumeur, les habitants du quartier restent quand à eux très lucides. La plupart ne se contentent pas de prendre pour argent contant les images « chocs » bien ciblées des grands médias ou autres commentaires passés en boucle.
Ils sont au contraire très compréhensifs face à ce représentant isolé des gilets jaunes. L’adhésion aux revendications n’est pas immédiate, bien sûr, mais ils ont bien compris, avec un minimum de lucidité et d’esprit critique, qu’il s’agissait d’un mouvement profond.
Qui ne s’arrêterait pas…
…Tant que l’Après n’advienne
Vivement l’Après
1) Le collectif a pour principale orientation le questionnement sociétal et la perspective post-capitaliste.
2) L’existence même du collectif marque l’idée d’un « Après », et incite à son anticipation.
3) Dans le champ artistique, le collectif est critique vis-à-vis de l’art dit « contemporain » dans son expression la plus caricaturale, notamment celle du gigantisme spéculatif. Cette critique pourra s’exprimer « de l’intérieur » et questionnera la perspective d’un art post-contemporain.
4) Le collectif n’a pas d’orientation esthétique, ni de support privilégié, ni de mode de représentation particulier. Ses orientations comme l’esprit de ses membres sont libres. La notion de réutilisation / transformation, l’ironie, l’humour, l’utopie, la déconstruction / reconstruction, la poésie, l’impertinence et la transgression font parties des matériaux sources d’inspiration. Son champ d’expression n’est certainement pas focalisé sur l’œuvre. Son champ n’est pas cernable, il est liquide.
Sans réduire son champ à une expression, celle d’Actopie reflète l’une des composantes.
5) Le collectif sera dissout à l’avènement double d’une société post-capitaliste et d’un art post-contemporain. La durée de vie du collectif n’est donc pas maîtrisée.
6) Le collectif n’est attaché à aucun parti politique. Sa démarche est cependant et éminemment « politique », au sens de l’intérêt porté au sujet sociétal.
7) Le collectif n’a pas vocation à promouvoir l’entre-soi ni l’élitisme. Le collectif est accessible aux artistes, poètes, créateurs et créatifs dans la mesure où ils ne sont pas formatés et qu’ils adhèrent à l’esprit du collectif.
Mai 2018
Le gigantisme spéculatif de l’art dit « contemporain », ainsi que sa dérive liée au « marché », génère en réaction des pratiques émergentes ; avec pour nombre d’entre elles un rejet allergique aux circuits de diffusion « classiques », telles que galeries et institutions.
Le concept de micro-nations dans le champ de l’art n’est pas nouveau. Il a notamment fait l’objet d’une exposition dédiée, au Palais de Tokyo en 2007. Mais cette tentative de « récupération » institutionnelle du concept de micro-nation, limitée aux aspects folkloriques et visibles, est passée à coté de tout un pan explorable dans le champ de l’art.
Au-delà des exemples énumérés dans le guide édité par l’Après, on perçoit de nombreuses pistes : de l’autonomisation face aux circuits traditionnels, à la réduction voir abolition de la frontière entre art et non-art, en passant par la fusion d’approches aujourd’hui disjointes..
Ces pistes peuvent être qualifiées de « protéiformes » et « liquides » : « protéiformes » par les passerelles possibles entre nombreuses approches (créatives, utopiques, politiques ou expérimentales) ; « liquides » par l’évolutivité d’une démarche non figée, par sa porosité avec le monde qui l’entoure, par la difficulté à saisir l’objet artistique sous-jacent.
La suite : Micro guide ludique de constitution de Micro-nation